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Les 5 raisons qui font planter votre stratégie digitale
Qu’est-ce que vos prospects / clients ont dans la tête ?
Qu’est ce qui les empêche de dormir ?
Qu’est ce qui les fait s’arracher les cheveux ?
Pourquoi vont-ils sur Internet ?
Quelles questions posent-ils à Google ?
Quels problèmes veulent-ils régler ?
Les réponses à ces questions sont essentielles si vous voulez avoir ne serait-ce qu’une chance que votre présence digitale vous apporte des résultats et soit plus qu’un outil de consultation de compte client.
Si vous n’avez pas de résultat, si vous ne décollez pas, si vos concurrents vous regardent dans le rétro, c’est que vous ne répondez pas (ou pas correctement) à ces questions.
Répondre à ces questions vous permettra d’éviter les 5 causes qui font planter toutes les stratégies digitales.
J’ai en effet identifié 5 raisons principales, celles que j’ai retrouvées le plus souvent et qui sont à l’origine de nombreux plantages dans des stratégies digitales et donc de millions d’euros perdus, volatilisés sans aucun ROI.
La data au cœur de la stratégie digitale
Je fais de la stratégie et du marketing digital depuis 2001. J’ai commencé par développer à partir d’une page blanche, la plateforme e-commerce BtoB de mon employeur. Depuis 2009, j’accompagne des entreprises de toute taille (du freelance à la multinationale) en BtoB et en BtoC, en France et à l’international.
Avec mon équipe de partenaires (on est un GIE d’une cinquantaine de personnes) on a travaillé pour des clients de secteurs très différents (boissons, café, énergie, loisirs, automobile, IT, pharmacie, banque, immobilier, télécoms, assurance, formation, silver économie, fonction publique…), en BtoB et en BtoC et sur des sujets très divers (SEO, SEA, content marketing, inbound, social selling, développement de sites et de plateformes, stratégie, internationalisation, acquisition, conversion, recrutement…).
2 points communs à ces expériences : une approche basée sur la data et orientée clients. Au-delà de chercher à comprendre les besoins et attentes des clients (ils veulent tout et le contraire), on aide nos clients à comprendre les points de douleur de leurs cibles, leurs difficultés, les problèmes qu’ils veulent résoudre. Et ensuite à s’y positionner comme solution.
On offre ainsi un éclairage unique et une segmentation basée sur les problématiques clients et non sur des persona “socio démographiques” comme c’est souvent le cas.
Les 5 raisons qui conduisent votre stratégie digitale à l’échec
Que ce soit avec les prospects que j’ai rencontrés ou au travers des business cases que j’ai pu lire, les 5 raisons que j’ai identifiées sont les suivantes :
- Décalage entre l’offre et la demande.
- Stratégie centrée sur l’offre.
- Stratégie centrée sur la marque.
- Stratégie centrée sur le produit.
- Stratégie trop généraliste.
Décalage entre l’offre et la demande
Sur Internet, on observe très souvent un décalage entre l’offre d’une entreprise et la demande des clients.
Le sujet n’est pas qu’il faille systématiquement écouter ses clients, sinon Ford aurait cherché à faire aller les chevaux plus vite au lieu de créer une voiture. Le point clé est de comprendre la demande dans le sens de comprendre les problématiques que ses prospects / clients veulent résoudre.
Et, en la matière, l’expérience montre que de nombreuses entreprises fonctionnent essentiellement par projection de leur perception de la réalité. Or l’une des pires erreurs que l’on puisse commettre c’est de penser que tout le monde pense comme soi.
La situation idéale quand je rencontre un prospect c’est quand il me dit “je connais mon marché”. Là je sais que j’ai une énorme opportunité devant moi car cette perception, même s’il a 20 ans de métier, est la plupart du temps très éloignée de la réalité online de son marché. Je ne parle pas du offline, ce n’est pas mon métier.
La première cause d’échec de votre stratégie c’est donc le manque de connaissance client (ou la connaissance erronée : on croit qu’on sait). Le manque de connaissance de leurs problématiques et surtout de la manière dont ils vont chercher à les résoudre ou à chercher des solutions pour les résoudre.
Exemple (réel) de décalage offre / demande en BtoB
Le Directeur Général de l’activité BtoB d’un opérateur Télécoms majeur a un problème business sur son offre de gestion de flotte mobile qui, en ligne, ne décolle pas.
Bilan de l’audit de l’agence (pourtant très reconnue en France) : il n’y a pas de demande, il faut donc déployer une stratégie d’éducation du marché. Le plan d’action est mis en place : landing pages, wébinaires, livres blancs… Tout le toutim : ils ont coché toutes les cases de ce qu’il faut faire et mettre en place dans ces cas-là.
Et effectivement, quand on regarde les chiffres : gestion de flotte mobile, c’est 10 demandes par mois. Pas de demande > stratégie d’éducation. Logique. Quoique…
Je ne suis pas un pro des télécoms, mais je ne pense pas qu’une entreprise atteigne ses objectifs business quand il y a 10 demandes par mois sur un service tel que celui-ci.
A 8% de taux de clics si la LP (Landing Page) est en milieu de 1° page et à 3.5% de taux de conversion, il y a du boulot d’éducation à faire pour faire décoller l’activité.
Et pourtant. Pourtant, tout cela n’a rien donné. Agence renommée, comité éditorial avec marketing / commerciaux et service technique, tous les leviers mis en place. Bilan : rien, 0, nada.
Pourquoi ?
Pour une raison ultra simple : l’opérateur “connait” son client pro : il a besoin de gestion de flotte mobile. D’ailleurs toutes les enquêtes le montrent. A la question “avez-vous un besoin concernant la gestion de votre flotte mobile”, la grande majorité des clients répondent : oui, dans les remontées terrain des commerciaux.
Le problème est simple : on croit connaître son client mais on ne le connait pas. Et surtout, on ne se pose pas la question pourtant ultra basique quand on est on line : comment mon prospect / client va s’informer. Que cherche-t’il ? Et là, quand on creuse un petit peu, et même (pour ne pas dire surtout) quand on n’y connait rien à la téléphonie, on se rend compte qu’en fait le pro ne cherche pas de gestion de flotte mobile mais du mobile device management (480 demandes par mois, soit près de 50 fois plus) ou même du mdm.
Et là, mdm, c’est complètement fou, on arrive à près de 10 000 demandes par mois. Mille fois plus que la gestion de flotte mobile ciblée par l’opérateur. Alors certes MDM a d’autres réalités que mobile device management, mais le mobile device management c’est quand même (ce matin, 19/05/2021) :
- La moitié des pubs Google Ads (mais aucun opérateur majeur).
- Les 2°, 6° et 8° résultats SEO (là encore, aucun opérateur majeur).
En revanche, sur la recherche gestion de flotte mobile (10 recherches par mois), on a 1 publicité de Free, et en 1° page SEO : Bouygues Telecom, Samsung, LDLC, companeo et SFR business.
Quand un dirigeant d’un groupe Télécoms me dit : “nos équipes marketing sont plus centrées sur nos concurrents que sur les clients”, on en a une belle illustration.
Ce n’est là qu’un exemple, qui est loin d’être atypique. J’ai pris ce cas mais on retrouve la même situation sur de nombreux marchés et avec de très nombreux acteurs, de toute taille, en BtoB et en BtoC.
Une stratégie centrée sur l’offre
On connait tous cette illustration de la différence entre un marketing centré sur l’offre et un marketing centré sur le client à partir de l’évolution du conditionnement du ketchup Heinz.
A gauche la version centrée sur l’offre et à droite la version centrée sur le consommateur.
On constate ce biais de stratégie centrée sur l’offre notamment dans des démarches de content / inbound marketing. La plupart du temps, l’entreprise décide lors d’un brainstorming ou d’un comité éditorial, des thèmes qui doivent être abordés dans l’éditorial (posts, articles, blog, vidéo, business case…). Participent à ces réunions des profils internes et le/les prestataire/s de l’entreprise. La voix du client ? absente. La chaise vide de Jeff Bezos ? absente. Des insights data ? Des quoi ???
Le résultat, c’est ce qu’on appelle du hope marketing : on fait quelque chose en espérant qu’il se produise autre chose.
On produit un contenu avec une double “hope”.
“Hope 1” : on espère que Google va le référencer.
“Hope 2” : on le pousse sur tous les réseaux sociaux en se espérant une viralité naturelle (alors qu’on est auto centré) et que dans le lot il y aura bien quelques personnes qui seront intéressées et qui vont
contacter l’entreprise pour acheter ou pour en savoir plus.
Le résultat ? très simple. On l’a chaque année dans l’excellent rapport annuel du CMI (Content Marketing Institute). Ils font bien les choses puisqu’il y a une édition BtoB et une édition BtoC.
Dans les derniers rapports annuels, seuls 31% des marketers B2B (34% en B2C) considèrent leur marketing de contenu comme extrêmement ou très efficace. On note qu’encore 13% des marketers B2C (19% en B2B) ne mesurent pas la performance de leur contenu. Sur un marché mondial d’environ 50 Milliards de dollars annuels, 13% et 19%, cela commence à peser lourd. On dépasserait les 15 milliards de dollars dépensés sans aucun outil de mesure. Whaouh !
C’est évident qu’une entreprise a des objectifs et qu’elle doit vendre ses produits, mais pour ce faire, il est plus pertinent et plus efficace d’aller sur le terrain de ceux qu’on veut toucher (en adressant leurs problématiques) plutôt que de chercher à les faire venir à soi.
Exemple BtoC de stratégie centrée sur l’offre
J’ai rencontré il y a quelques mois la Directrice de la Communication France d’un grand groupe pharmaceutique. Ce groupe avait à l’époque des messages à faire passer au grand public autour de la lutte anti tabac.
Problème, malgré sa taille, sa notoriété et sa puissance, personne ne lisait les contenus publiés par le groupe sur ce sujet. Les stats indiquaient réellement 0 lecteur.
Voici un tableau de synthèse qui illustre l’écart entre la vision de l’industriel et les problématiques des internautes :
Ce à quoi mon interlocutrice me répond qu’elle a des objectifs de messages à faire passer.
C’est vrai, mais je pense que le plus simple pour le faire est d’aller chercher les internautes en répondant aux questions qu’ils se posent. On peut ainsi toucher une audience plus importante.
Une stratégie centrée sur la marque
C’est l’une des plus grosses erreurs que les marques commettent. D’après ce que j’ai lu en commentaire d’un article sur LinkedIn, cela vient du fait que les agences véhiculent le discours selon lequel les clients veulent des marques. Et un autre commentateur de préciser que c’est parce que c’est plus simple de parler de marque que de conquérir des prospects. Discours très logique s’il vient d’une agence de comm dont le métier est de vendre du branding.
En revanche, d’un point de vue marketing, l’histoire n’est plus la même, surtout si au-delà de lancer des phrases toutes faites étayées par aucun chiffre, on se plonge dans la data pour voir comment fonctionnent les internautes.
D’une part, cette phrase “les internautes ne veulent pas de marque” est fausse. Ou en partie vraie : ils en veulent mais pas que. Selon statista, le trafic de recherche “non brandé”, c’est-à-dire les recherches d’internautes qui ne contiennent pas de marque vont de 58% à plus de 80% (https://www.statista.com/statistics/1143368/distribution-branded-search-volume-global-brands-smbs/).
Selon MomentFeed, les requêtes non brandées sont sur une tendance “skyrocketing” avec une croissance de 113% en 2019 (https://momentfeed.com/blog/the-rise-of-non-branded-search/) après des croissances de 31% et 56% en 2017 et 2018. Selon leur étude, on est sur un ratio de 81% de recherches sans marque pour 19% de recherches avec marque. Le rapport parle même de consommateur “brand agnostic”. D’ailleurs selon Havas, 77% des marques peuvent disparaître sans que cela ne préoccupe qui que ce soit.
Moralité : regardez les chiffres et n’écoutez pas vos communicants, souvent plus soucieux de maintenir leur pré carré plutôt que de votre niveau de performance.
Le problème vient du fait que malgré cette réalité, les entreprises restent convaincues que la marque reste un asset essentiel, incontournable pour les consommateurs / acheteurs.
On observe assez régulièrement, en faisant un audit d’un prospect ou du concurrent d’un client que de nombreux sites ont plus de 90% (et jusqu’à 99%) de trafic search (SEO), brandé.
Si 90% des recherches des internautes sont non brandées et que 90% de votre trafic est brandé, soit vous avez un gros problème, soit vous avez en fait une formidable opportunité.
En effet, si vous avez 1 000 visiteurs par mois avec 90% de trafic brandé, vous pouvez optimiser pour passer à 10% de trafic brandé, ce qui vous mène à 9 000 visiteurs (9 fois plus). Et en général, c’est tout à fait accessible.
Positionnez votre marque : c’est essentiel et c’est facile. Une fois que c’est fait, pour vous développer, aller chercher vos clients là où ils sont. Et en général ce n’est pas de votre marque qu’ils parlent. Y compris sur les réseaux sociaux :
“The idea that consumers could possibly want to talk about Corona or Coors in the same way that they debate the talents of Ronaldo and Messi is silly”.
(HBR, March 2016)
Stratégie centrée sur le produit
C’est une erreur que l’on rencontre très souvent et en particulier quand on lance un produit, un service, une marque. En général on se focalise sur sa marque (point précédent) même si personne ne la connait.
Combien d’entrepreneurs et de start uppers ai-je rencontrés, ravis que leur agence les ait positionnés en 1° position d’une recherche sur leur marque qu’eux seuls et leurs proches connaissent…
- Je suis super content, quand je me cherche je me trouve.
- Ah oui, et si ne vous connais pas, comment je vous trouve ?
- Bah…. Euh…
PS
Ceux qui me connaissent savent que je ne me moque de personne et que je ne cherche à prendre personne de haut dans mes propos. Je ne fais que décrire des situations vécues que, la plupart du temps, je déplore. Que certains abusent de la méconnaissance et du manque de culture digitale de leurs interlocuteurs pour leur vendre des services inutiles me révolte. J’ai d’ailleurs rédigé plusieurs contenus sur le sujet.
Ou alors on se concentre sur son produit ou sa solution, que personne ne connait et dont personne n’a entendu parler.
Ce qui est surprenant c’est qu’on retrouve cette approche à la fois dans la présence online mais également dans de nombreux pitch. On voit des entrepreneurs pitcher des solutions nouvelles, parfois innovantes, sans se poser la question de savoir si leurs interlocuteurs comprennent de quoi ils parlent (j’ai aussi été à plusieurs reprises membre de jury de sélection pour incubateurs).
Le risque, c’est de passer à côté de son marché. L’offre répond à une problématique, mais le business ne décolle pas parce qu’on met en place un marketing de l’offre au lieu de s’occuper de ceux à qui on veut vendre et de leurs préoccupations.
Exemple BtoC de stratégie de l’offre
Cet entrepreneur vend de l’infrathérapie. Vous ne savez pas ce que c’est ? Moi non plus quand je l’ai rencontré. D’ailleurs, aujourd’hui encore, personne ne sait ce que c’est : 210 demandes par mois.
Là encore, 210 demandes par mois, 8% de taux de clics, 3.5% conversion, cela donne 1 client tous les 2 mois. Je ne connais pas le business model, mais je pense qu’avec un tel ratio, cela va être assez difficile de développer l’entreprise.
Quand je le rencontre, il me dit que l’infrathérapie c’est génial, que cela règle plein de problèmes, que c’est non douloureux, non invasif et malgré cela, le business ne décolle pas. Vu les chiffres, ce n’est pas étonnant.
Baser son marketing sur son offre n’est donc pas pertinent. L’entrepreneur a 2 options :
- Il fait connaître l’infrathérapie. C’est possible, mais cela nécessite probablement un gros effort financier et du temps.
- Il adresse les problématiques de ses prospects.
Question simple : à quoi sert l’infrathérapie ?
Réponses :
- Minceur.
- Perte de poids.
- Détox.
- Stress.
- Cellulite.
- Surmenage.
- Sommeil.
- Récupération.
Etc
Et là : BINGO !
Point intéressant que l’on relève assez souvent : la pression concurrentielle n’est pas liée au volume de demande. Ce qui confirme que peu d’annonceurs ont mis en place ce type d’approche. J’y reviens dans la suite de l’article.
Donc si au lieu de parler de sa solution que personne ne connait, il opte pour une stratégie consistant à changer de paradigme et à se positionner par rapport aux problématiques de ses cibles, il peut toucher des milliers de personnes et développer son business.
Autre exemple BtoC de stratégie de l’offre
L’an dernier, je suis approché par un entrepreneur qui me propose dès son premier message des vélos d’entreprise. Aujourd’hui encore il n’y a aucune demande, mais on en a entendu parler. L’an dernier, fin du premier confinement, personne ne sait de quoi il s’agit.
Je lui demande si son approche a des retours.
- Non, aucun. 0 lead.
Je lui demande : est-ce que tu crois que ta cible, le DRH, se réveille le matin en se demandant comment il va fournir des vélos d’entreprise à ses collaborateurs ?
Réponse : non.
- Est-ce que tu crois en revanche, que ta cible DRH peut être en recherche de solutions de transports / déplacements alternatives pour les collaborateurs de l’entreprise.
Réponse : oui.
On teste en Live quelques jours plus tard lors d’un wébinaire que j’anime avec de nombreux DRH.
Je demande :
- Qui d’entre vous serait intéressé par une solution de vélo d’entreprise ?
- 0 réaction.
- Qui d’entre vous serait intéressé par des modes de déplacement alternatifs, nouveaux pour ses équipes ?
- Plusieurs DRH ou dirigeants se montrent intéressés.
Stratégie trop généraliste
Rémy Bricka, c’est bien… en musique. Et encore. Il n’y en a eu qu’un et pas sûr que beaucoup de moins de 40 ans connaissent.
En revanche, le super généraliste qui sait ou peut tout faire, pour développer sa boîte, c’est moins évident. On a tellement peur de rater un éventuel prospect (pour une mission qu’on aurait d’ailleurs du mal à assurer) qu’on est souvent tenté de s’éparpiller, de dire oui à tout. Alors que l’expérience montre que ce sont en général les profils et les offres les plus ciblés qui fonctionnent le mieux.
Entre le chirurgien qui vous prend dans 2 jours pour une opération du genou entre une cheville et une hanche et l’hyper spécialiste qui ne fait que ça et vous prend dans 1 mois, je pense que beaucoup vont attendre 1 mois.
Le client a un problème et aura en général tendance à préférer un interlocuteur qui connait, qui sait gérer et qui est un expert pointu plutôt qu’un généraliste qui pourrait le faire.
Pour régler ces problèmes, pourquoi les personas ne sont pas (nécessairement) la solution
Le Persona est un élément qui revient souvent, presque systématiquement d’ailleurs quand on parle de stratégie digitale.
C’est malheureusement souvent une énorme source d’erreurs et de plantages. On fait des personas parce qu’il faut en faire, parce que tout le monde en parle, mais sans trop savoir ce qu’on doit mettre dedans. Au moins on a bonne conscience et on se dit qu’on a fait le job.
Très souvent, les personas sont basés sur des critères socio démographiques. Et là… c’est le drame. Je ne suis pas le seul à le dire. Un formidable article sur https://www.thinkwithgoogle.com/ en parle :
“Les marketers qui se reposent sur des données démographiques pour toucher des consommateurs risquent de passer à côté de plus de 70% des acheteurs potentiels. Pourquoi ? Parce que ces données racontent rarement toute l’histoire. Comprendre l’intention est bien plus puissant.” Lisa Gevelber, VP Marketing de Google.
Une fois de plus, tout est dit en 1 image :
Source : https://www.thinkwithgoogle.com/
Au-delà de ces éléments, j’ai du mal à comprendre pourquoi 2 personnes “identiques” auraient nécessairement les mêmes besoins et pourquoi 2 personnes différentes n’auraient pas les mêmes besoins.
Si on prend ces 2 personnages :
- à gauche : Brian Johnson, chanteur du groupe AC/DC depuis 1980.
- à droite, le Prince Charles.
l
Ce sont les mêmes personas :
- 2 hommes
- Tous les 2 anglais.
- 13 mois d’écart : né en octobre 1947 / né en novembre 1948.
- 2 enfants chacun.
- Tous 2 millionnaires : fortune de 50 Millions de livres / 300 millions d’€.
Pourtant je doute que leur mode de consommation, leurs besoins, leurs “pain points” soient identiques.
De plus, la définition des personas est la plupart du temps une démarche interne (ou avec une agence), sans client et où chacun projette sa perception de la réalité, y va de son “yakafaucon” ou se positionne en fonction d’une question que lui a posée un client.
On émet des hypothèses, des suppositions. On pense pour ses clients en se demandant quels pourraient être leurs préoccupations. Quand je lis les méthodologies de définition de persona, j’entends souvent que l’agence recommande que ce soit l’entreprise qui définisse ses personas et surtout sa ligne éditoriale (les thèmes à apporter).
Je ne pense pas. Je pense au contraire que c’est le rôle du prestataire d’apporter à son client les insights digitaux dont il a besoin pour le faire.
Le problème, c’est que très souvent, une fois les profils définis, on gère tout en interne et on prend des décisions basées sur le feeling en se mettant à la place des clients.
Pour mes clients, j’adopte une autre approche, rendue possible par le Big Data. Nous avons la capacité de leur remonter de manière exhaustive, le verbatim de ceux que les internautes cherchent dans les moteurs de recherche sur leur marché.
On peut donc avoir une stratégie et un marketing totalement différents et différenciants et adopter une segmentation basée sur des pain points communs plutôt que sur des personas socio démographiques.
De plus, comme on part de la data récoltée, il n’y a aucun biais d’interprétation, de “je pense que” ou de “il faudrait qu’on”. On part de la réalité du marché telle qu’elle est.
L’information recueillie est tellement pertinente que souvent, la data récoltée online a aidé nos clients à mieux comprendre leur marché offline et leur a permis de développer et de lancer de nouveaux produits, de nouveaux services, voire même de nouvelles activités de diversification.
La concurrence online
Comme je l’ai indiqué plus haut, on remarque souvent que la pression concurrentielle n’est pas liée au volume de demande. Ce qui confirme que peu d’annonceurs ont mis en place ce type d’approche orientée sur les clients via la compréhension de leurs pain points.
Qu’est-ce que la concurrence en ligne ?
Contrairement à ce que j’ai souvent lu, la concurrence n’est pas liée au montant des enchères dans Google Ads, comme j’ai pu le voir dans un support de présentation d’une agence pourtant créée par d’anciens de Google. La concurrence Google Ads (le niveau des enchères sur un mot clé) n’est valable que pour Google Ads et n’a aucun lien avec le search “classique”. C’est d’ailleurs une stratégie quand on a une vision globale : aller chercher en SEO ce qui est trop cher en Adwords et aller chercher en Adwords ce qui est trop concurrentiel en SEO.
La concurrence n’a rien à voir non plus avec le nombre de résultats, comme j’ai pu l’entendre à de nombreuses reprises.
La concurrence, en ligne, c’est 10.
10 offres.
Et il faut faire juste faire mieux que l’un des 10 pour lui prendre sa place.
Pourquoi 10 ?
Parce qu’une 1° page de Google sur 1 recherche, c’est 10 résultats. Peu importe qu’il y ait 25 000 réponses ou 400 millions, il n’y a que 10 résultats en 1° page et, en moyenne, 95% des internautes ne passent pas cette 1° page.
Donc quelque soit le marché, il y a toujours 10 concurrents, même si de temps en temps Google s’amuse à ne proposer que 7 résultats.
Donc la concurrence, ce n’est pas un nombre de résultats. La concurrence, c’est la concurrence pour être en 1° page et qui se mesure par la difficulté à y être présent.
C’est ce que les outils SEO appellent la KD, la Keyword Difficulty. La beauté du sujet, c’est que chaque outil a son mode de calcul et son interprétation de cette difficulté.
On comprend donc aisément, je pense, que la concurrence, la difficulté à apparaître dans les 10 premiers résultats n’a rien à avoir avec le niveau de demande des internautes.
Elle a à voir avec la stratégie des acteurs en place et avec leur efficacité dans le pilotage de leur site et notamment leur approche du SEO.
On a donc très souvent des segments de demande, des niches de marché où il y a une demande très faible mais où la 1° page est inatteignable et d’autres niches où la demande est élevée mais la 1° page assez facile à atteindre.
Quand on arrive à les identifier on est les rois du pétrole.
C’est, entre autres, notre expertise et la raison grâce à laquelle nos clients ont beaucoup plus de leads pour beaucoup moins cher.
Pour que ce soit réellement efficace, les outils gratuits ou freemium (même Google Keyword Planner) ne sont pas pertinents. Aucun d’entre eux ne permet d’avoir une vision exhaustive qui permette de bien choisir les niches les plus prometteuses.
Vers une stratégie océan bleu
Si on veut aller encore plus loin, cette démarche, quand on la met en place, permet de développer une stratégie océan bleu.
Comme je l’explique dans cet article “Blue Ocean : comment mettre en place une stratégie d’océan bleu digitale”, un océan bleu digital c’est un segment ou une niche de marché sur lequel la demande est moyenne ou forte et la concurrence moyenne ou faible.
L’expérience montre qu’une telle stratégie est très souvent possible. Cela demande certes un investissement en amont, mais on ensuite d’excellents résultats.
Si vous voulez qu’on en parle : https://calendly.com/cyrilbladier/strategie-digitale?month=2021-05