Après avoir créé ma société fin 2009, je suis entré au club Jeunes Entrepreneurs de la CCIP. C’est un lieu d’échanges (en groupes plus ou moins nombreux) entre jeunes entrepreneurs, tous soumis aux mêmes contraintes : se développer, se faire connaître, trouver des clients, recruter, gérer, financer…
J’ai participé à un atelier autour de la communication et de “comment se faire connaître”. A l’époque, je sortais d’un poste de Direction de Business Unit dans l’industrie, j’avais moins de 500 contacts sur LinkedIn et je faisais mes premiers pas sur Twitter. L’une des participantes a dit : “il faut que tu écrives un livre”.
Je n’y avais pas réellement pensé jusque-là. J’ai creusé le sujet et je me suis rapidement rendu compte qu’il y avait 2 références sur le marché pour les livres pros : Eyrolles et Dunod. D’ailleurs en écrivant mon premier livre, lorsque je contactais des dirigeants pour les interviewer ou pour les faire contribuer, la première question, qui revenait systématiquement quand je disais que j’écrivais un livre était : “chez qui” ?
Comme je n’aime pas travailler pour rien, plutôt qu’écrire un livre pour aller ensuite le vendre (avec le risque de ne pas le vendre ou de devoir réécrire tout ou partie), j’ai directement contacté ces 2 éditeurs via les adresses de mail de contact indiquées sur leurs sites. Les 2 éditeurs ont répondu très rapidement.
Chez les éditeurs, les personnes en charge des collections et des projets éditoriaux connaissent très bien leurs marchés et leurs lectorats. Elles savent très bien ce dont elles ont besoin. La démarche est bien plus simple que d’écrire dans son coin sans avoir rencontré personne.
On se met d’accord sur une collection, un thème, une approche, un format. Pour les livres pros, les éditeurs fonctionnent généralement par collection. Les équipes commerciales vendent des collections et on analyse les résultats des collections plutôt que les résultats des titres : les bonnes ventes compensent les moins bonnes ventes et on équilibre ainsi la collection dans son ensemble.
Ensuite, on soumet un sommaire du livre et un ou deux chapitres. Le projet passe en comité éditorial pour validation. On complète à ce moment-là avec 3-4 chapitres de plus pour bien valider le style, l’approche et que l’ouvrage s’intégrera donc bien à la collection. Je crois comprendre qu’à partir de 1 000 ventes (cela n’a pas l’air énorme, mais beaucoup de nos personnalités politiques ou médiatiques n’y sont pas parvenu), l’éditeur est content et qu’à partir de 1 500 ou 2 000, on peut envisager une V2.
Vient le moment du contrat. Ne pas hésiter à négocier au maximum. Une fois signé, un contrat d’auteur est particulièrement rigide. Ce n’est pas comme un CDI. On ne peut pas quitter un éditeur comme un quitte un employeur.
Au moment où ces démarches ont eu lieu, j’étais déjà engagé dans un projet porté par Jean-François Ruiz qui voulait sortir le premier livre collectif sur les réseaux sociaux. Si dans Le Cid, ils partirent 500, mais par un prompt renfort, se virent 3 000 en arrivant au port ; dans le projet de Jean-François, nous nous vîmes une centaine au départ puis une dizaine à l’arrivée. On a donc écrit un livre, à 10/15, en 1 an, sans jamais nous voir, mais en nous réunissant on line, tous les lundis soir. Grâce aux talents marketing de Jean François, Réussir avec les réseaux sociaux (L’Express Réussir) a été vendu à plus de 5 000 exemplaires.
Quelques mois après, début 2012, mon 1° livre en solo (La Boîte à outils des réseaux sociaux, Dunod) est publié. L’avantage de publier dans une grande maison, c’est de bénéficier du support commercial, du réseau de libraires, des commerciaux… Tout cela aide le livre à s’implanter. La Boîte à outils est une marque forte. La collection est reconnue par les libraires et auprès des lecteurs. Néanmoins, c’est surtout la collection qui est mise en avant (plus que les titres) et l’éditeur est très clair sur le fait que si on veut que son livre s’achète, il est important de communiquer. Twitter, LinkedIn, SlideShare, YouTube… j’utilise les principaux outils digitaux pour communiquer. Le livre est nominé au prix du meilleur livre digital de l’année au HubForum. 3 500 exemplaires sont vendus.
L’éditeur est très heureux et me commande donc une deuxième édition (2014), vendue à plus de 3 000 exemplaires ; une troisième édition (2015, + 3 000 exemplaires) et enfin une quatrième édition (Juillet 2016).
Le concept de la collection La Boîte à Outils est d’aborder une cinquantaine de thématiques en dossiers de 2 à 4 pages (dans les dossiers de 4 pages, il y a toujours un cas réel). Ce n’est donc pas une collection pour approfondir, mais pour découvrir. En 2 à 4 pages, on ne peut pas aller au bout d’un sujet. Sans compter qu’il faut aborder tous les réseaux (Instagram, Snapchat, Périscope…) et tous les usages (marketing, commercial, recrutement, recherche d’emploi, juridique…). Ce sont donc surtout des ouvrages de découverte, pour faire ses premiers pas ou découvrir comment ces outils peuvent nous aider.
Les reproches qui sont faits
En lisant des commentaires sur Facebook, Twitter ou sur les sites de vente de livres (Amazon, Fnac…) les reproches sont que ces livres sont très basiques (c’est justement leur objet) ; qu’on n’y aborde pas des usages avancés comme le fonctionnement de la publicité sur Facebook ou sur LinkedIn (c’est tellement complexe pour expliquer tous les formats et tous les paramètres qu’il faudrait quasiment un livre pour chaque sujet). Donc si vous recherchez un ouvrage pointu, qui explique en détail des sujets complexes, ce n’est pas pour vous. Si vous voulez découvrir cet univers, vous y trouverez votre intérêt.
L’édition 2016 est sortie en Juillet 2016 et vous pouvez la trouver après un clic sur un de ces liens :
Amazon : https://www.amazon.fr/Bo%C3%AEte-%C3%A0-outils-r%C3%A9seaux-sociaux/dp/2100749331/ref=cm_cr_arp_d_product_sims?ie=UTF8
Eyrolles : https://www.eyrolles.com/Entreprise/Livre/la-boite-a-outils-des-reseaux-sociaux-9782100749331