LinkedIn et son putain d’algorithme
Connaître l’algorithme de LinkedIn
D’habitude je finis par cela, mais aujourd’hui, je vais commencer avec ce message : L’algorithme LinkedIn, il faut le connaître mais en aucun cas en être prisonnier. Ce qui est important c’est votre message, ce que vous avez à dire, peu importe l’algorithme.
Vous publiez d’abord pour faire passer un message, pas d’abord pour l’algorithme.
Ce n’est pas une posture nouvelle que je prends en 2021, j’ai toujours passé ce message.
L’algorithme est un sujet qui intéresse beaucoup de monde et en agace certains. Je note d’ailleurs que ceux qui sont les plus critiques sont souvent ceux qui utilisent le plus les trucs qui vont le booster.
C’est assez fréquent chez certains profils de décrier un outil dont ils n’ignorent rien, dont ils bénéficient et qu’ils utilisent à leur profit.
En témoignent d’une part mon article (pas post) le plus vu sur LinkedIn (sur LinkedIn, il faut bien penser à distinguer vu et lu) : 25 choses à savoir sur l’algorithme des publications : 3 467 mots, 40 718 vues, 2 560 Likes et 1 338 commentaires, publié le 19 Septembre 2019 :
et les wébinaires que j’ai organisés sur le sujet en novembre / décembre 2020 suite aux derniers changements de l’algorithme. A cette occasion, j’ai dû changer le niveau de mon abonnement Zoom pour accueillir tout le monde, et le bouche à oreille et la demande ont été tellement importants que j’ai dû ajouter des sessions.
Dans la conclusion de mon article, je précisais déjà à l’époque ” N’oubliez pas une chose. Le seul but de cet article est d’expliquer comment fonctionne l’algorithme, pas d’en faire son apologie. L’algorithme, il faut le connaître mais pas en devenir prisonnier. Ce que vous avez à dire, la clarté de votre message, priment sur le reste.”
D’ailleurs, quelqu’un m’a dit en commentaire que j’avais mis 4 hashtags dans mon article alors que j’écrivais que selon les études sur l’algorithme, 3 serait l’idéal. Ma réponse était claire “le message que je veux passer prime sur la contrainte techno”.
Et c’est évident.
Selon les dernières études sur l’algorithme (Octobre 2020), l’idéal pour une vidéo, c’est 30 secondes à 1 minute. De 1 à 3 minutes, le reach serait de -20%.
Est-ce que cela veut dire qu’il ne faut faire que des vidéos de moins d’1 minute ? En aucun cas. Si, et seulement si, le message passe en 30 secondes à 1 minute. Mais il serait grotesque de faire passer une durée supposée meilleure avant la pertinence et la clarté du message.
Je recommande toujours à mes clients de faire passer le message avant le reste. Je préfère une vidéo de 2’30” avec un message clair, pertinent, compréhensible et avec (potentiellement) 20% de reach en moins à une vidéo de durée “optimale” mais un message peu clair et incompris.
Je crois d’ailleurs qu’avec mon associé Frédéric Bascuñana nous n’avons jamais (ou pas souvent) publié des vidéos de moins d’1 minute. Nous avons souvent dépassé les 10 minutes et nous avons même (fous que nous sommes) publié des vidéos de plus d’1 heure.
Quid des articles sur LinkedIn ?
J’ai lu que j’aurais recommandé de ne plus publier d’article.
Je n’ai pas recommandé de ne pas publier d’article (celui-ci en est la preuve), j’ai indiqué que c’est moins pertinent d’en faire puisque :
1) Ils ne sont plus présents sur les profils depuis Janvier 2020. Auparavant ils apparaissaient dans la rubrique “activité”.
2) Leur reach moyen est en baisse de -80% à -90%, d’après les nombreuses études menées sur le sujet.
3) Ils ne sont plus indexés par LinkedIn. D’ailleurs le moteur de recherche est passé de recherches dans le contenu à recherche dans les posts.
Donc, par définition, si la recherche LinkedIn ne cherche plus que dans les posts, elle ne cherche plus des articles.
Avant
Maintenant
Le test est simple à faire via le moteur de recherche. Par exemple, mon article sur l’algorithme de publications n’est plus indexé. Seuls 3 résultats sortent et pas l’article :
D’ailleurs quand on regarde les publications de nombreuses “top voices” ou d’influenceurs à plus de 100 000 abonnés, rares sont ceux qui publient encore des articles.
Et une fois encore, ce n’est pas parce que le reach moyen baisse de 90% qu’il ne faut pas en faire. En revanche, je pense que c’est mon métier voire mon devoir d’en informer ceux qui publient des articles.
D’ailleurs, j’ai ainsi pu permis à nombre d’entre eux de comprendre pourquoi leur nombre de vues s’effondrait. Quand la ligne éditoriale ne change pas et que la baisse est soudaine et forte, ce n’est pas lié à la qualité éditoriale. Comprendre l’évolution de l’algorithme apporte une réponse qui souvent soulage.
Alors, certes on peut publier sans vouloir être lu ! Cela me surprend : dans ce cas, pourquoi publier ? Mais, j’ai vu ce commentaire dans un post hier : “vous partez du postulat que si on poste sur LinkedIn c’est pour être vu… (ego ?)”.
C’est je pense l’un des objectifs. Si on ne souhaite pas être vu, pourquoi publier ? Propose d’autant plus surprenant que l’auteur du commentaire ajoute : “perso j’utilise LinkedIn pour chercher des clients”. Donc il cherche des clients et… publie… pour ne pas être vu… étrange.
Donc si on veut optimiser son nombre de vues, le post reste plus efficace que l’article.
En revanche, les posts, sur le fond, c’est une véritable plaie. J’y reviens plus tard.
D’ailleurs parmi ceux qui sont les plus critiques envers mes contenus sur l’algorithme, on retrouve des profils qui doublent leurs articles d’un post !! Pour s’assurer de la visibilité optimale parce qu’ils ont bien noté cette évolution de l’algorithme. Donc ils prennent en compte le fonctionnement de l’algorithme tout en critiquant ceux qui le font et tout en prenant la posture archi classique du “ça, moi ? jamais”. Tu parles. #MDR comme dirait l’autre.
J’ai lu : “s’occuper de l’algorithme c’est s’intéresser à soi”
D’une part, je pourrais répondre “oui et où est le problème”. Si on ne commence pas par s’accorder un peu d’attention, qui va le faire ?
Mais d’autre part, je ne suis pas d’accord. S’occuper de l’algorithme c’est s’intéresser aux autres. Si on est convaincus que ses contenus vont être utiles aux autres et que cela va les aider, il faut qu’ils nous lisent. Et la connaissance de l’algorithme peut nous y aider.
Je pense qu’on a même le devoir de le faire.
Les posts, c’est horreur absolue
J’ai horreur des posts. D’ailleurs j’ai très longtemps privilégié les articles et je ne me suis mis que récemment aux posts. Mais je hais les posts.
Être contraint par LinkedIn de limiter ce qu’on a à dire à 1 300 caractères pour servir leurs impératifs de chiffre d’affaires ne me plait pas du tout.
1 300 caractères, c’est du “snacking content”. C’est l’annihilation de la prise de recul et de la réflexion.
C’est du teasing, des citations, des coups de gueule, des conseils mais aucune analyse, aucune réflexion.
Le problème n’est pas le post en tant que tel, mais le post par rapport à d’autres moyens de communication qui, je viens de l’expliquer plus haut, sont nettement moins pris en compte par LinkedIn.
Donc, je me suis mis à faire des posts.
Pourquoi, alors que j’en ai horreur ?
Parce que LinkedIn ne me laisse pas le réellement le choix si je veux être lu et vu. Et, contrairement à d’autres, j’assume de publier pour être vu, lu et même pour développer mon business avec de nouveaux clients.
De mon côté, d’ailleurs, les articles ont toujours été plus efficaces que les posts sur ce point.
Mes meilleurs chiffres sont les suivants (au 25 Janvier 2021) :
Article : 25 choses à savoir sur l’algorithme des publications : 3 467 mots, 20 211 caractères, 40 718 vues, 2 560 Likes, 1 338 commentaires et 374 partages, publié le 19 Septembre 2019.
Post : Coup de gueule : le système d’éducation / formation à la française : 231 mots, 1 290 caractères, 572 572 vues, 8 094 likes, 680 commentaires et 256 partages, publié le 11 Janvier 2021.
Coup de gueule + sujet polémique (voire clivant) + story telling + une touche d’émotion. Tout ce qu’il faut pour faire réagir et donc titiller l’algorithme. Pas compliqué.
Vu comme ça : y’a pas photo. Vive les post ! Pourquoi se prendre la tête à publier un article ?
Mais, même si cela me fait plaisir (je ne crache évidemment pas dans la soupe), je préfère un article à 500 vues, sur un de mes sujets et qui m’apporte un prospect tout chaud qui devient client. Transformer 1 article directement en client, cela m’est arrivé. Même sans RV “physique” préalable (1 article > 1 appel > 1 vente). Et plus d’une fois. Avec des posts, jamais aussi rapidement.
Vu autrement, les posts que j’ai publiés, m’ont à ce jour, rapporté beaucoup moins de chiffre d’affaires et notamment m’ont généré moins de demandes entrantes de clients grands comptes (je parle là de multinationales du type CAC 40) que les articles.
Quel jour faut-il publier et à quelle heure ?
2 réponses :
1) Je n’en sais rien
2) A l’heure où vous serez lu par la bonne personne et où votre message touchera votre audience.
Ce n’est pas parce qu’en moyenne certains créneaux seraient meilleurs pour publier que c’est le cas pour vous.
Certains ont de meilleurs résultats le weekend. Moi, pas. J’ai essayé et comparé, ce n’est pas pertinent pour moi.
Je ne publie donc pas le week end, non pas à cause de l’algorithme mais parce que mon audience est moins présente le week end sur LinkedIn. Ou alors parce que j’ai autre chose à faire. Ma vie ne tourne pas autour de LinkedIn et d’ailleurs LinkedIn ne représente pas plus de 20% de mon chiffre d’affaires. En demandes entrantes, si. Et une très grosse partie de mon CA vient de ma présence sur LinkedIn, mais toutes les demandes que je reçois ne concernent pas (et de loin) une meilleure présence sur LinkedIn.
Quand je publiais 1 article par semaine, je le publiais le jeudi matin. Parce que c’est meilleur pour l’algorithme ? Non, parce que c’était plus simple à gérer dans mon planning hebdomadaire.
D’ailleurs mon premier contenu qui a dépassé les 150 000 vues a été publié un jeudi à 17h. L’un des plus mauvais créneaux selon les stats et le premier qui a dépassé les 250 000 vues a été publié dernière semaine de juillet quand, a priori, une bonne partie de la France est en vacances.
Qualité et quantité sont-elles liées ?
Je lisais dans un article qu’une personne se dit plus pertinente qu’une autre parce qu’elle a plus de likes et de commentaires.
Certains en sont donc encore à jouer à “qui a la plus grosse”. J’ai publié un article sur ce sujet il y a 3 ans : Dérives du professional branding et du social selling.
Comme si les chiffres (vues, likes, commentaires…) avaient un lien avec la qualité !
Quelqu’un croit encore à ce genre d’ineptie ?
On en oublie notamment l’audience concernée par le message.
Une starlette de téléréalité à 2 millions de followers sur Instagram. A-t’elle pour autant une meilleure qualité de contenus que Pierre-Gilles de Gennes ?
La quantité ne veut rien dire. Comparer le nombre de likes ou de commentaires entre 2 lignes éditoriales n’a aucun sens. Les objectifs et les personnes que chacun veut toucher sont spécifiques à chacun, donc la taille de l’audience, donc les stats qui en découlent.
Comparer les chiffres d’une ligne mainstream et ceux d’un expert n’a aucun sens.
Sur Google, en France, Nabila : 22 000 recherches par mois / Pierre-Gilles de Gennes, 2 100. Donc nécessairement, elle touchera plus de monde. Sa qualité de contenus en est-elle meilleure ? Probablement pour certains.
Les programmes d’Arte sont-ils mauvais parce que moins vus et moins commentés que ceux de TF1 ou de M6 ? Non, tout simplement parce que les audiences que chaque antenne veut toucher ne sont pas les mêmes.
Ce qui est rassurant, pour en revenir au cas de Pierre-Gilles de Gennes, c’est que même s’il y a moins de demande, atteindre la 1° page de Google (en SEO) par un contenu sur son nom est plus difficile à faire qu’en ciblant Nabila.
En conclusion sur ce point, chacun sa ligne. Quand cela ne m’intéresse pas, je ne critique pas (cela peut en intéresser d’autres) ; je ne vais pas lire. Pas de temps à perdre. Mais je ne critique pas pour le plaisir de le faire.
Et les stats alors ?
Je reprends la phrase de D. Ogilvy et qui illustre cet article : “Don’t count the people you reach, reach the people that counts”. Tout est dit.
Un dirigeant marketing d’un groupe américain de produits de grande conso disait : “50% de mon budget marketing est dépensé pour toucher des gens que je n’intéresse pas, le problème c’est que je ne sais pas de quelle moitié il s’agit”.
Je ne suis pas mes stats de vues / likes / engagements. Mes haters sont plus au courant que moi de mes stats. Parmi mes quelques 20 000 followers à date, je ne sais pas combien sont des contacts et d’autres “juste” des followers.
En revanche ce que je regrette c’est que LinkedIn ne permette pas d’accepter une invitation en abonné, qu’on n’ait pas le choix de dire, je mets cette personne dans mes abonnés et non dans mes contacts.
Le reach à tout prix n’est pas une bonne stratégie. C’est l’une des limites de LinkedIn : vous ne savez pas qui vous allez toucher. Vous n’avez aucune garantie (sauf en mode payant) que votre contenu touchera les bonnes personnes.
En conclusion
Soyez intéressants avant d’être intéressés.
BONUS
Vous pouvez participer à mes 2 wébinaires hebdos. Ils sont gratuits et ouverts à tous. Même aux pique-assiettes qui :
– Vont reprendre mes contenus auprès de leurs prospects, en les faisant passer pour les leurs.
– Vont proposer des offres pour vendre ce que je donne gratuitement.
– Vont essayer (j’ai des noms) d’identifier des participants à mes wébinaires pour les recontacter en direct.
– Vont reprendre de mon contenu les 3 mots qui les intéressent et les sortir de leur contexte pour essayer de créer des polémiques et satisfaire leur ego et mobilisant leurs fans. Tout en prenant bien soin au passage d’éviter de me taguer afin que je ne puisse pas répondre. Trop facile.
Ce n’est pas que je leur ouvre la porte mais il est tellement simple de créer un faux profil plus vrai que des vrais profils et encore plus facile de créer des mails bidons, qu’on ne peut pas faire grand-chose pour lutter.
Pour mes wébinaires OFFERTS (donc) :
Le mardi à 12h30 : LinkedIn pour sa carrière, un poste, une mission.
https://us02web.zoom.us/webinar/register/WN_IwZGw87ySCS-jMxOg0Aztw
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