(suite à la Conférence de Xerfi e-changes / Olivier Bomsel – Ecoles des Mines – auteur de l'Economie Immatérielle – Ed Gallimard)
Le gratuit a été la phase 1 du développement numérique. Puis, à la fin des années 90, on se rend compte que ce développement n'est pas uniquement lié à la Loi de Moore et aux gains de productivité.
Le développement numérique se fait en deux temps: alphabétisation puis régulation.
Le développement du mobile s'est fait par la gratuité des appels reçus. Il a été "subventionné" par les appels de téléphones fixes.
Principe de développement du web:attirer par la gratuité avant de valoriser.
Le numérique est aussi une nouvelle écriture en alphabet 0/1.
Depuis 20 ans, Internet est le vecteur de déploiement de cette écriture via les réseaux et les ordinateurs.
Quels en sont les effets économiques?
Ecriture
L'écriture n'est pas un bien public. Un bien public est accessible à tous, ce qui n'est pas le cas de l'écriture, qui nécessite apprentissage, cahiers, stylos…
L'écriture a 2 usages: correspondance privée, parties identifiées
publication "Sociale"
Internet a la particularité d'associer les deux.
Gratuité et effet réseau
Le gratuit est l'outil de déploiement des systèmes grâce à l'effet de réseau: les effets positifs sont proportionnels au nombre d'utilisateurs (radio, tv, internet…). Il incite le consommateur à s'alphabétiser. Il accélère en les amplifiant les effets de réseau. Conséquences: diffusion des standards et économies d'échelle.
3 modèles de financement: – l'annonceur paie
– le client paie pour beaucoup de services (banques…)
– Welcome pack et le client paie ensuite
Le gratuit permet d'arriver à une masse critique nécessaire au développement de standards. Une fois le standard déployé, il faut élever le CA. Le gratuit devient moins efficace et perd sa raison économique. C'est la situation à laquelle nous arrivons aujourd'hui.
Le numérique est là, et maintenant?
En 2008, il y avait 1.5 milliard d'internautes.
En 2013, il y en aura 2.2 milliards (Forrester).
Cela signifie que dans les zones solvables (OCDE), chacun sera connecté. L'exclusion numérique est voulue ou subie (pauvreté).
300 millions de mobiles sont vendus par trimestre (Gartner). C'est un marché de renouvellement (smartphones). Il n'y a pas plus d'abonnés, mais une augmentation de la productivité des terminaux. Là encore, toutes les populations "solvables" sont équipées.
Conséquences:
Les effets de réseau saturent
Le haut débit aura moins d'effet que le DSL au départ
Changement des modèles tarifaires
Les smartphones saturent les réseaux mobiles
Il va falloir payer ces nouvelles infrastructures
Tout le monde est numérique, les usages vont évoluer
Internet ne rend pas naturelle l'identification de qui parle
L'hébergeur est responsabilisé et devient éditeur
Le diffuseur est responsable
Ce n'est plus l'intérêt des FAI de contourner les droits d'auteur. Ils tirent profit de la valorisation des contenus.
Les marques éditoriales sont revalorisées.
Les contenus disponibles s'appauvrissent: les contenus premium deviennent payants et le tout venant est gratuit
Concentrations à venir: les règles en la matière sont elles à maintenir ou à faire évoluer?
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