Janvier 2010, Loïc Le Meur a accordé un entretien à la revue Hommes et Commerce.
Parcours
Diplômé HEC (96), Loïc Le Meur a successivement créé l'une des premières agences Internet (Campus B2L), puis une plateforme d'hébergement pour PME (Rapidsite). Ces deux sociétés ont ensuite été cédées à Omnicom et à France Telecom. Fort de ces premiers succès, Loïc Le Meur se convertit en Business Angel (Business Pace) et devient notamment l'un des premiers actionnaires de Linkedin. Il cesse ensuite son activité de Business Angel et rachète U-Blog, revendu par la suite à l'américain Six Apart. Et en 2007, il part s'installer au cœur de Business Internet, dans la Silicon Valley pour y créer Seesmic.
Seesmic devait être le premier site de réseau social basé sur la vidéo. Le Business Model ne rencontre pas le succès escompté, et évolue donc vers l'agrégation de réseaux sociaux pour permettre de les gérer tous à partir d'une seule interface. C'est aujourd'hui l'un des plus beaux succès des applications Twitter et Facebook avec 500 000 utilisateurs (américains à 80%). Les français sont moins nombreux compte tenu de la plus faible utilisation de Twitter.
Son retour d'expérience:
En France, l'échec est tabou. Aux USA, c'est un facteur d'apprentissage et de progression.
La flexibilité des rapports sociaux est beaucoup plus importante aux USA qu'en France.
Quand il a dû licencier des effectifs de Seesmic, les salariés concernés l'ont remercié pour l'opportunité qui leur avait été donnée.
Il n'y a pas de rapport de "lutte des classes" ni de subordination entre patrons et salariés.
La reprise est proche: il y a des tensions sur le marché de l'emploi dans la Silicon Valley et les fusions-acquisitions reprennent.
Les américains savent récompenser la réussite.
Aux USA on parle des succès des start-up innovantes pendant qu'en France on parle des succès des grands groupes industriels.
La lourdeur des contrats de travail en France, les empêche de s'adapter.
La France devrait créer un environnement favorisant l'entreprenariat, comme la Silicon Valley.
Il est vital de réunir au même endroit chercheurs et créateurs (plateau de Saclay par exemple).
La France manque de Business Angels: quelques milliers, contre des dizaines de milliers en Angleterre et des centaines de milliers aux USA. Il est donc beaucoup plus difficile de lever des fonds chez nous.
La défiscalisation ISF des fonds investis dans les start-ups est excellente.
Le webmobile et ses applications explosent. Morgan Stanley évalue ce marché en dizaines de milliards de dollars.
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