Au début du mois de novembre 2015, Eyrolles a publié Les secrets des entrepreneurs de la Silicon Valley dont l’auteur, Guillaume Villon de Benveniste, est également l’auteur de The Innovation and Strategy Blog. Je l’ai parcouru avec intérêt et je souhaiterais évoquer quelques-uns des éléments qui ont attiré mon attention.
I/ Première surprise : la veille technologique n’est pas très présente en tant que telle
En effet, le plus souvent, lorsque l’on entend parler de retours d’expériences portant sur la Silicon Valley, on trouve une liste de start-ups innovantes.
Mais dans le livre, on ne trouve pas vraiment de noms de start-up innovante. Au début, cela m’a un peu étonné, mais après j’ai estimé que cela devait relever des intentions de l’auteur. Car, l’essentiel de l’ouvrage porte non pas sur les start-ups en tant que telles, mais plutôt sur les méthodes d’innovation. Et j’ai découvert un ensemble d’approches dont certaines étaient totalement nouvelles pour moi. Donc, un premier enseignement, c’est de comprendre que la Silicon Valley, ce n’est pas tellement un amas de start-ups, mais plutôt une sorte de philosophie de l’innovation qui permet de générer de nouveau.
II/ Deuxième élément de surprise : l’ampleur de la création de valeur dans la Silicon Valley.
Guillaume Villon de Benveniste, évoque à différents endroits du livre le foisonnement de la Silicon Valley. Deux faits ont retenu mon attention :
- D’une part, la valorisation boursière des GAFA, c’est-à-dire de Google, Apple, Facebook et Amazon est peu ou prou égale à celle de l’ensemble du CAC 40. Or, le CAC 40 correspond aux 40 entreprises dont l’âge moyen est de 103 ans là où Apple, l’entreprise la plus vieille des GAFA, n’est pas encore âgé de 40 ans. En l’espace de quelques années, ces quatre entreprises sont parvenues à une valorisation boursière supérieure aux 40 plus grandes entreprises françaises. La création de richesse est réelle ; la puissance de l’économie d’innovation aussi.
- D’autre part, aujourd’hui, la Silicon Valley compte une soixantaine d’entreprises dont le potentiel d’IPO (Initial Public Offering) supérieur à un milliard de dollars tandis que les start-ups avec un potentiel de sortie de 500 millions de dollars sont trois fois plus nombreuses.
Autrement dit, il semble bien que la création de richesse ne soit pas le fruit du hasard. Il semble qu’il y ait une méthode d’innovation à l’œuvre. On parvient à la répliquer à la reproduire dans des contextes et des secteurs différents. Telle est l’énigme que l’auteur cherche à traiter.
IIII/ Troisième surprise : autrefois, la Silicon Valley était Parisienne
On l’oublie trop souvent, mais à la Belle Époque, le centre mondial de l’innovation c’est Paris. Le capital accueille 70 millions de visiteurs en 1900 venus admirer les promesses du Progrès à l’exposition universelle, les exploits sportifs aux premiers Jeux Olympiques tout en faisant vœu d’œcuménisme à L’Exposition religieuse internationale. Au Bon Marché, on pratique 38 langues et tous clients ne trouvant pas un interprète parlant sa langue voient ses achats offerts. La France joue un rôle majeur dans toutes sortes d’industrie naissante : l’automobile, l’avion, la photographie, parmi d’autres. En 1900, on assiste à l’émergence d’une trentaine de nouveaux secteurs économiques. La France s’impose comme leader dans 23 de ces secteurs.
Voici donc les éléments qui ont arrêté mon attention à la lecture de ce livre. Et vous, qu’en avez-vous pensé ?